Le Polisario impliqué dans un réseau de trafic international de drogue démantelé au Maroc

Au Maroc, le coup de filet qui a permis l’arrestation lundi d’une demi-douzaine de trafiquants de drogue et de psychotropes au niveau international, dont un Algérien, un Malien et deux membres du Polisario, illustre l’ampleur de la criminalité transfrontalière qui sévit au Sahel et dans laquelle les camps de Tindouf, en Algérie sont devenus un maillon central.

Les interpellations ont eu lieu dans les villes de Tan-Tan et Guelmim (800 km au Sud de Rabat), ainsi que dans des lieux désertiques à proximité, au moment où les trafiquants préparaient une grande opération de trafic international de drogue.

La saisie d’armes, de moyens de communication satellitaires, de véhicules tout terrain et de sommes importantes d’argent en monnaies marocaine et algérienne, a mis en alerte les services de sécurité marocains. Difficile de ne pas établir le lien avec les groupes terroristes qui écument la zone sahélo-saharienne, alors que le terrorisme est devenu un phénomène transnational et que le Sahel est confronté à des défis majeurs à cause de la prolifération des groupes terroristes.

Cette zone est également un espace de stockage d’énormes quantités de drogues venant d’Amérique latine à travers l’Afrique subsaharienne, et destinées à être acheminées vers l’Europe à travers les côtes marocaines, algériennes ou libyennes. A cette drogue, il faut ajouter les psychotropes (rivotril), fabriqués en grandes quantités dans des laboratoires secrets en Algérie, et dont le trafic est devenu une spécialité de nombreux éléments du Polisario.

L’inquiétude est d’autant plus forte que les services de renseignement occidentaux ont depuis longtemps établi la connexion entre les réseaux de trafic de drogue, d’armes, les passeurs de migrants et les groupes terroristes au Sahel. Une menace qui a poussé les autorités marocaines a adopter très tôt une approche sécuritaire, basée notamment sur l’anticipation.

Deux événements déterminants avaient persuadé les marocains du danger que représentaient les groupes djihadistes : les attentats de mai 2003 à Casablanca, qui avaient fait une quarantaine de morts, et la tentative de groupes islamistes armés d’attaquer les navires commerciaux et les bâtiments de l’OTAN traversant le détroit de Gibraltar.

 

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