Sahara: Après la désillusion à l’UE, le Polisario s’attend à un revers à l’ONU
Jusqu’au dernier moment, le Polisario fondait ses espoirs sur l’arrêt de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) de février dernier, avant d’être atterré par le feu vert des 28 pour négocier le renouvellement de l’accord de pêche Maroc-UE, incluant les eaux du Sahara.
Pourtant, la décision du Conseil européen n’était une surprise pour personne, sauf pour le Polisario et l’Algérie. Car en février, aussitôt après l’arrêt de la CJUE jugeant l’accord « inapplicable » au Sahara, le Maroc et la Commission européenne avaient fait part de leur « détermination » à préserver leur coopération dans le domaine halieutique et à poursuivre leur partenariat stratégique.
Aujourd’hui, la détermination des deux partenaires est actée dans les faits, mais de leur côté, le Polisario et l’Algérie s’apprêtent à un nouveau revers diplomatique, cette fois à l’ONU. Le Conseil de sécurité, qui entame mardi ses consultations sur le dossier du Sahara, devrait certainement appeler le Polisario à retirer ses éléments des zones tampons.
Il n’est pas exclu non plus que le Conseil de sécurité appelle de nouveau l’Algérie, comme il l’avait fait en avril 2017, à s’engager dans le processus de règlement politique au Sahara sous l’égide de l’ONU. Un engagement d’autant plus nécessaire que l’Algérie est la partie qui tire les ficelles dans l’affaire du Sahara et du Polisario.
La mort de 29 membres du Polisario dans l’avion militaire algérien, qui s’est écrasé la semaine dernière près de la base de Boufarik, à proximité d’Alger, a révélé l’ampleur de l’implication d’Alger dans le soutien, ou plutôt l’instrumentalisation, du front séparatiste contre le rival marocain. Un fait qui ne devrait pas échapper aux membres du Conseil.
D’ailleurs, le roi du Maroc l’avait clairement déclaré récemment. « L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario », avait affirmé le Mohammed VI dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Normal donc que le régime algérien sorte du bois et agisse à visage découvert dans cette affaire qu’il a créée de toutes pièces, il y a plus de quatre décennies.
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