Le Polisario mis à l’index par deux rapports européen et américain

L’Algérie a beau tenter de présenter le Polisario comme un mouvement fréquentable, rien n’y fait, le front est toujours pointé du doigt pour ses accointances avec le terrorisme au Sahel et ses visées séparatistes au Sahara, comme en témoignent deux récents rapports, l’un européen, l’autre américain.

Dans le premier, financé par la Commission européenne, le Polisario est mis en cause, aux côtés du MUJAO et Ansar Dine, dans les violences qui ont eu lieu dans la zone sahélo-saharienne entre 2010 et 2016. Ce rapport, « Project Safte», fruit de recherches internationales sur l’accès des terroristes au commerce illégal des armes, a été publié le 18 avril par l’Institut flamand pour la Paix.

Le chaos politique et le désordre sécuritaire qui ont suivi la chute du régime Kadhafi en Libye, ont ouvert l’important arsenal libyen à toutes sortes de groupes terroristes et séparatistes dans les pays limitrophes du sud libyen. Profitant de ce désordre, le Polisario s’est fourni largement en armements, explique le rapport européen.

Intitulé «Marchés illicites et acquisition d’armes à feu par les réseaux terroristes en Europe», le document alerte sur le risque que «certaines de ces armes finiront également dans l’Union européenne ». C’était le cas en 2015, lorsque Europol a révélé que des armes provenant des conflits en Libye, en Syrie et au Mali étaient disponibles sur le marché noir européen.

Selon le rapport, «le Polisario dispose désormais de suffisamment d’armes pour en vendre et approvisionner le marché régional» grâce à d’efficaces réseaux de trafic et de vente d’armes.

Le deuxième rapport est celui du Département d’Etat américain, qui qualifie de « séparatistes » des partisans du Polisario manifestant librement à Laayoune, chef-lieu du Sahara, sans aucune intervention des autorités marocaines.

Un « changement de ton » de l’Administration américaine qui inquiète le Polisario, d’autant qu’il intervient après « l’accord donné par le Congrès pour des investissements américains au Sahara occidental », s’affole le mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie.