Entre Madrid et le Polisario c’est la rupture sans appel

Les rapports entre l’Espagne et la direction du Front Polisario se sont considérablement dégradés pour atteindre leur plus bas niveau depuis la création du mouvement indépendantiste sahraoui. La goutte qui a fait déborder le vase est l’affaire de l’enlèvement de trois occidentaux en octobre 2011 dans le camp de Hassi Rabouni à quelques centaines de mètres du Quartier général du Polisario. Les services de renseignement espagnols ont obtenu des informations chaudes venant des camps de Tindouf  et du nord du Mali faisant état du partage entre le Polisario et le Mujoa de la rançon de 15 millions d’euros perçue pour la libération le 18 juillet, des trois otages occidentaux (deux espagnoles et une italienne).
Madrid a été également informée par ses services secrets que des combattants d’Al Qaïda et des cadres du Front Polisario étaient en train de préparer une nouvelle tentative d’enlèvement dans le sud-ouest algérien.

Madrid disposait, selon son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, d’informations sûres sur un enlèvement imminent de coopérants espagnols et occidentaux dans les camps de Tindouf.
C’est pour cette raison, a-t-il expliqué, que le gouvernement espagnol a procédé samedi à l´aube, à l’évacuation d’urgence de 12 humanitaires qui travaillent dans la zone. Un seul volontaire espagnol a choisi d’y rester en désengageant le gouvernement de toute responsabilité.
Ces informations, a assuré Margallo, ont été recoupées par les services d’intelligence espagnols et ceux d’autres pays.
Contacté au téléphone, un cheikh Sahraoui (O.S.M), membre de l’influente tribu Rguibate, nous a confirmé que des combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une des franchises d’Al Qaïda qui s’active dans le nord du Mali, seraient tentés de refaire le coup en combine avec des éléments du Polisario. Selon la même source, les ravisseurs savent que l’armée algérienne et les services de renseignement militaires (Département de renseignement et de Sécurité-DRS) seraient tentés de nouveau de fermer l’œil sur d’éventuels enlèvements d’humanitaires occidentaux, pour la simple raison qu’ils ne veulent pas de la présence de ces volontaires sur leur territoire. Ils les soupçonnent d’être à la solde des services de renseignements étrangers. Les dirigeants du Polisario sont convaincus aujourd’hui qu’ils ne peuvent plus compter sur les officiels espagnols de droite comme de gauche.

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