Exclusif: climat insurrectionnel à Tindouf après des tirs contre des manifestants

Selon des sources crédibles, plusieurs jeunes manifestants sahraouis ont été blessés jeudi soir par les troupes du Polisario, lorsque ces dernières ont ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient pacifiquement contre Mohamed Abdelaziz, devant le siège du front dans le camp de Rabouni.
Les blessés ont été transportés à l’hôpital du camp de Rabouni où se trouve le QG du front Polisario, alors que l’état d’urgence a été déclaré dans tout le camp. Plusieurs manifestants ont été arrêtés après la violente intervention des militaires du Polisario. Un climat tendu règne encore sur le camp, qui continue d’être survolé en permanence par des hélicoptères militaires. Une alerte générale a également été déclarée à l’aéroport de Tindouf, dans l’ouest algérien. Cette recrudescence de la violence dans les camps sahraouis de Tindouf intervient après des mois de gronde contre le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz. Les protestations des jeunes, regroupés dans le cadre de leur Mouvement baptisé la JRS, Jeunesse Révolutionnaire Sahraouie, sont devenues plus fréquentes. Leur colère a été attisée par la pénurie des produits de l’aide humanitaire, dont une grande partie est détournée par la nomenklatura du Polisario qui la met à la vente sur les marchés des pays du sahel. Le désarroi des jeunes est d’autant plus perceptible qu’ils sont confrontés à une inactivité endémique et à l’absence de perspectives dans les camps. Les jeunes sahraouis de Tindouf, et plus particulièrement les éléments actifs de la JRS, accusent fréquemment la direction de Polisario de trahison. Pour eux, Mohamed Abdelaziz a failli à sa mission en menant la cause sahraouie à l’impasse et en condamnant les sahraouis à vivre de l’aide humanitaire dans des conditions insoutenables.

La plupart des sahraouis de Tindouf considèrent comme improductif le blocage par la direction du Polisario du processus de négociation avec le Maroc sur l’avenir du Sahara occidental. Ce malaise à l’intérieur des camps trouve un écho dans les rangs du front Polisario, qui continue d’être miné par les démissions et les dissensions. La soudaine démission de Haj ahmed Berkalla du poste de ministre de la coopération et celle de Aliine Kantaoui, représentant du Polisario en Suède, sont les dernières de toute une série de défections de plusieurs responsables du front.

 

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