Tindouf et la chape de plomb d’Alger

S’il y a un détail cité dans le dernier rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara occidental et passé presque sous silence, c’est bien celui des incursions dans la zone tampon. Les violations répétées de cette zone par les éléments armés du Polisario constituent de fait une incontestable violation du cessez-le-feu de 1991.
A sept reprises, indique le rapport de l’ONU, des éléments armés du Polisario sont entrés ou ont traversé la zone tampon à bord de véhicules militaires. Pourtant, ces manœuvres sont loin d’être justifiées par le renforcement des mesures de sécurité suite à l’enlèvement des trois humanitaires occidentaux, à l’intérieur des camps de Tindouf en octobre 2011. Mais l’importance donnée aux nombreux détails, fait presque oublier que le problème prégnant dans le conflit du Sahara occidental est celui lié à son aspect humanitaire. Des dizaines de milliers de personnes continuent en effet de souffrir dans les dures conditions du désert de Tindouf, et ce dans l’indifférence générale.

Parallèlement, Alger reste sourd aux appels de la communauté internationale pour permettre au HCR de procéder à un recensement des populations sahraouies de Tindouf. Leur statut d’otages du désert les relègue au second plan. Entre les mains du Polisario et de l’Algérie, les sahraouis de Tindouf ne comptent que comme monnaie d’échange pour maintenir la pression sur les instances internationales. Exit tout ce qui touche à leur droit bafoué de se déplacer en dehors de camps étroitement surveillés par le DRS, les terribles services de renseignements militaires algériens. Ils n’ont même pas le droit de s’exprimer librement, et ceux parmi eux qui ont osé le faire, l’ont chèrement payé.
Le dissident du Polisario, Mustapha Salma ould Sidi Mouloud, qui a défié la ligne immuable du Front et de l’Algérie, en exprimant publiquement son soutien au plan marocain d’autonomie, en est la meilleure illustration. Aujourd’hui, il vit banni des camps de Tindouf et arbitrairement séparé de ses enfants et de sa famille.

 

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