Sahara occidental : brouille chez le Polisario après Manhasset

Le dernier round des négociations entre le Maroc et le Polisario n’a pas été du goût de plusieurs dirigeants sahraouis de Tindouf. Il faut dire que la direction du Front qui dispute au Maroc, avec le soutien de l’Algérie, la souveraineté sur le Sahara occidental, a été déconcertée par la succession rapide des événements qui ont précédé la rencontre.
La réunion de Manhasset de mars 2012 s’est en effet déroulée dans un contexte politique et diplomatique peu favorable. Sur le plan régional, les dirigeants du Front indépendantiste étaient conscients qu’ils risquaient de faire les frais du récent dégel entre le Maroc et l’Algérie, consécutif aux changements apportés par le « printemps arabe » dans la région. D’autant plus que le nouveau président Tunisien Moncef Marzouki insiste pour la réunion, courant 2012, d’un sommet des cinq pays maghrébins où le Polisario ne figure pas. Une situation qui a provoqué un grand malaise à Tindouf entre les tenants d’une position résolument intransigeante face au Maroc et une frange, plus réaliste, qui considère parfaitement contreproductive une telle rigidité.

Mais c’est incontestablement les développements sur le front diplomatique international qui ont perturbé la stratégie de négociation du Polisario. Les positions claires exprimées par la France et les Etats-Unis en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental, ont fragilisé le point de vue indépendantiste du Polisario. Peu avant la réunion de Manhasset, près de New York, Alain Juppé, le chef de la diplomatie française déclarait : « l’option marocaine est réaliste et le statu quo n’arrange personne ». Quelques jours auparavant, c’était la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qui réaffirmait la volonté de Washington de soutenir « les efforts visant à trouver une solution mutuellement acceptable à la question du Sahara. L’initiative d’autonomie est sérieuse, réaliste et crédible. Elle est de nature à permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes », avait-elle clairement affirmé. Il n’en fallait pas plus pour semer la brouille dans les rangs des indépendantistes de Tindouf.

 

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