Polisario : La confirmation de Khatri Adouh crée des remous à Tindouf

Les dirigeants actuels du Front Polisario et des autres institutions de la république sahraouie (RASD) sont tous des personæ non gratæ aux yeux des populations sahraouies des camps de Tindouf. Après avoir vivement contesté la reconduction de Mohamed Abdelaziz dans ses fonctions de chef du front Polisario et de président de la RASD, les réfugiés sahraouis séquestrés depuis plus de 36 ans dans les camps de Lhamada dans le sud-ouest algériens, ont vivement dénoncé la confirmation, le 27 février dernier, de l’ancien ministre de l’information, Khatri Adouh dans les fonctions de président du Conseil national sahraoui (CNS – Parlement), poste dont il assurait l’intérim depuis la mort suspecte de Mahfoud Ali Beiba le 2 juillet 2010. Ce dernier est décédé, officiellement suite à une crise cardiaque, mais vraisemblablement, il aurait été liquidé par des agents du DRS (service de renseignement militaire algérien). Ali Beiba était devenu trop gênant par ses positions jugées favorables au plan d’autonomie marocain, donc pour son chef Mohamed Abdelaziz et le DRS, il fallait l’éliminer. C’est aussi, pour ces raisons que parmi les jeunes protestataires qui contestaient la confirmation d’Adouh à la tête du CNS, se trouvaient des dirigeants sympathisants ou partisans de Mahfoud Ali Beiba. Bien entendu, Abdelaziz, étant dur comme marbre dès lors qu’il entend parler de protestations de rue, n’a pas failli à ses habitudes en donnant ordre à ses milices armées, de mater cette protestation qui risquait de se généraliser dans les camps de Tindouf.

Selon les détracteurs de Khatri Adouh qui ont encore le courage de communiquer avec l’étranger, la désignation de ce dernier à la présidence du parlement n’est pas conforme à ses « règlements » qui stipulent que seuls les membres du comité dirigeant du Front, sont éligibles à ce poste.
Mais, les voix des contestataires ne pèsent rien devant le poids des puissants services du DRS qui a la main basse sur toutes les institutions sahraouies qui gèrent les camps de réfugiés. Dès la disparition de Ali Beiba, les généraux algériens du DRS ont porté leur choix sur Khatri Adouh qui est connu pour son hostilité au royaume chérifien et surtout pour sa farouche opposition au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le règlement du conflit du Sahara Occidental. Il présente aussi, d’autres qualités dont il a fait preuve notamment lors de son passage au département orientation, véritable machine d’endoctrinement des jeunes sahraouis. Des qualités particulièrement appréciées par les hauts gradés du DRS et par Mohamed Abdelaziz. La règle d’or pour ces derniers, est donc d’éliminer tous ceux qui s’opposent aux thèses séparatistes. Vive le statuquo.

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