Otages : la piste Polisario-Aqmi confirmée par deux terroristes arrêtés

L’enquête sur l’enlèvement des deux travailleurs humanitaires espagnols et de leur collègue italienne le 23 octobre, s’oriente vers la piste de l’opération menée conjointement par Al Qaida au Maghreb Islamique et des éléments du Polisario, selon des sources bien informées à Alger. Ce sont deux éléments d’Aqmi qui ont fait ces révélations, après avoir été faits prisonniers lors d’une embuscade tendue le 22 novembre par des militaires algériens à un groupe armé en Kabylie. Les deux éléments d’Aqmi n’ont pas participé à l’enlèvement dans le QG du Polisario à Tindouf, mais ont donné des détails sur l’opération. Le rapt des trois occidentaux a été exécuté par des éléments du Polisario eux-mêmes, ce qui explique la facilité avec laquelle l’opération a été menée dans le très sécurisé quartier général du Polisario à Tindouf. Ce n’est qu’une fois dans le désert que les éléments du Polisario ont livré leurs otages à un groupe terroriste dirigé par un chef jihadiste algérien du nom de Djaber Mohamed.

Ce dernier relèverait lui-même du commandement de l’émir Abou Zeid, qui a décidé d’intensifier les prises d’otages dans la région. Cette opération de sous-traitance entre des éléments du Polisario et Aqmi n’est pas la première du genre. Déjà à la fin du conflit libyen, les mercenaires du Polisario qui avaient combattu aux côtés de Kadhafi, avaient ramené avec eux de nombreuses armes et munitions qui ont été ensuite livrées aux groupes d’Aqmi. Les relations d’intérêt nouées entre les éléments du Polisario vivant sur le territoire algérien et Aqmi, ont été facilitées par la composition même du groupe jihadiste. Aqmi est en effet, formé essentiellement d’anciens combattants algériens de l’ex-GSPC qui a fait allégeance à Al Qaida en 2007. Le plus inquiétant dans les aveux des deux terroristes arrêtés, est qu’Aqmi a fait de l’enlèvement d’occidentaux une stratégie. Les groupes terroristes considèrent désormais toute la région s’étendant du sud algérien, à la Mauritanie et au grand nord malien et nigérien, comme une zone de guerre contre les occidentaux.

 

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