De grosses têtes vont tomber au prochain congrès du Polisario

L’approche du 13ème congrès du Polisario fait frémir plus d’un des hauts cadres de la direction du mouvement indépendantiste sahraoui. Les dirigeants du Polisario et à leur tête, leur chef Mohamed Albdelaziz, ont vraisemblablement perdu le sommeil depuis l’enlèvement des trois humanitaires européens dans le camp hautement surveillé de Rabouni, non loin de leur QG. Cette affaire a crée de vives tensions entre la direction du Polisario et les commandements de l’armée et des services de renseignement algériens, raconte un ancien cadre du mouvement qui a été mis à l’écart après la découverte de sa tentative de fuir au Maroc. La tension, dit-il, est montée d’un cran à l’approche de la tenue du 13ème congrès du Polisario prévu du 15 au 19 décembre 2011. Un bon nombre des hauts dirigeants sahraouis se trouvent dans la ligne de mire des autorités militaires algériennes. Ces dernières leur reproche les indiscrétions qui ont entaché l’envoi de leurs combattants en Libye pour appuyer les troupes fidèles au défunt guide Mouammar Kadhafi. Mais, ce qui a aggravé davantage le cas de ces dirigeants, ajoute la même source, c’est la complicité avérée de leurs services de sécurité dans l’enlèvement du 23 octobre dernier.

A la suite de ces deux affaires très médiatisées, explique la même source, Mohamed Abdelaziz et ses coéquipiers craignent fort d’être éjectés de leurs postes sur ordre de l’inamovible patron du Département de renseignement et de Sécurité (DRS – service de renseignement militaire algérien), le général major Mohammed Lamine Mediène, dit Taoufik et du général Mohamed Lamari, chef d’état Major général de l’armée. Ces derniers, précise notre contact à Tindouf, ont semble-t-il déjà donné leurs consignes pour que de profonds changements soient opérés à la tête de la direction du Polisario. Dans les campements, on entend que plusieurs grosses pointures vont sûrement tomber lors du 13ème congrès. Ces évictions sont par ailleurs, réclamées avec insistance, par les jeunes sahraouis, complètement désœuvrés et sans emploi et qui disent avoir perdu toute confiance dans leur direction. D’après l’ancien cadre sahraoui, Mohamed Abdelaziz qui souffre d’un vieux cancer est de plus en plus contesté par une bonne frange de la population. Il a même perdu une grande marge de sa popularité et de son charisme, depuis les révélations par la presse de l’implication de son épouse et de son ministre de la défense dans les affaires de détournement des aides humanitaires, une affaire qui l’a fortement déstabilisé vis-à-vis des réfugiés sahraouis et des autorités algériennes. Dans tous les cas, la purge au sein de l’actuelle direction du Polisario est très attendue par la frange dissidente qui s’active à l’ombre dans les camps de Tindouf.

 

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