L’axe AQMI-Tindouf se confirme après le coup de filet mauritano-malien

Les soupçons des services de renseignement occidentaux sur l’existence de liens entre AQMI, le Polisario et les réseaux de trafiquants dans la région sahélo-saharienne, se confirment de plus en plus. L’arrestation le 9 décembre par les forces de sécurité maliennes de six gros trafiquants de drogue, tous « issus des rangs du Polisario », vient accréditer les appréhensions de ces services.
Une source sécuritaire malienne a confirmé à l’Agence France Presse (AFP) la présence parmi les six trafiquants capturés d’un certain Sultan Ould Bady. Il s’agit d’un « Sarahoui, très gros trafiquant de drogue recherché par plusieurs polices de la sous-région », selon la même source. Outre le trafic de drogue, Sultan Ould Bady aurait « enlevé et revendu plusieurs otages européens dans le Sahara avant de rejoindre les rangs d’AQMI ». En attendant le résultat des enquêtes sur la véritable identité de l’énigmatique Sultan Ould Bady, les forces de sécurité maliennes, agissant en étroite collaboration avec leurs homologues mauritaniennes, n’ont pas perdu de temps. Les services des deux pays voisins en lutte contre les groupes terroristes d’AQMI, ont établi que les six trafiquants arrêtés par les maliens faisaient partie du même groupe de trafiquants démantelé par les mauritaniens deux jours plus tôt. L’armée mauritanienne avait en effet annoncé le 8 décembre avoir arrêté, la veille, sept trafiquants et en avoir tué deux dans une opération dans l’Est du pays, à la frontière avec le Mali. Il s’est avéré qu’il s’agissait de « l’un des trois principaux réseaux de trafiquants qui écoulent la drogue vers l’Europe en passant par le Sahara », a précisé la même source sécuritaire malienne.

Pour les différents services de renseignement, aussi bien occidentaux que ceux de la région, les forces mauritaniennes et maliennes qui ont renforcé la synchronisation de leurs interventions, sont en train de mener la vie dure aux groupes terroristes d’AQMI et aux réseaux de trafiquants qui les alimentent. Et c’est cette même coordination qui est en train de dévoiler les réelles connexions entre ces réseaux et le Polisario, confirmant ainsi les fuites révélées par WikiLeaks sur les craintes de l’émergence d’un axe Tindouf-AQMI.