Algérie: Pourquoi des exercices militaires avec munitions réelles près du QG du polisario

D’après des sources bien informées dans les camps de Tindouf, les généraux algériens ont effectivement associé des éléments du polisario dans les exercices militaires organisés par l’armée algérienne, mardi près du QG du front séparatiste, sous l’appellation « Iktissah 2018 » (invasion) et exécutés avec munitions réelles.

L’exercice tactique s’est déroulé avec « la participation des unités organiques et des unités élémentaires relevant du Secteur Opérationnel Sud de Tindouf ». Il a été mené sous le thème « le premier groupement de forces en offensive à partir du contact direct avec l’ennemi », précise un communiqué du ministère algérien de la Défense.

Ce n’est pas un hasard si l’exercice a été organisé au sud de Tindouf, là où sont stationnées les milices du polisario, le front séparatiste que l’Algérie instrumentalise contre le Maroc dans l’affaire du Sahara.

L’armée algérienne ne cache d’ailleurs plus sa collusion avec le polisario, surtout depuis le crash de l’avion militaire algérien à Boufarik, le 11 avril 2018, et dans lequel ont péri 257 soldats et officiers algériens et 29 membres du polisario.

Ces exercices sonnent comme une fuite en avant des dirigeants algériens, dans un contexte où les grandes capitales impliquées dans le processus de règlement de la question du Sahara font pression sur Alger pour contribuer à ce processus, en sa qualité de principal soutien au polisario.

En avril dernier, le Conseil de sécurité avait insisté sur ce point précis dans sa résolution 2414, en demandant expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, « d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique ».

Mais Alger bloque des quatre fers la solution de l’autonomie au Sahara proposée par le Maroc, que nombre de ces Etats considèrent « réaliste et crédible » car garantissant notamment la sécurité et la stabilité dans la région.