Algérie: Les confessions d’un ancien ministre sur le Sahara

Encore un ancien responsable algérien qui dit tout  haut ce qu’il pensait tout bas sur l’affaire du Sahara. Ali Benouari, l’ancien ministre algérien délégué au Trésor, une fois délié de l’obligation d’alignement imposée par le régime à tout responsable, dit tout sur la rivalité qui empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc à cause de ce conflit dans lequel le Polisario joue le rôle de figurant.

Dans une tribune publiée sur le site internet cnpnews.net, l’ancien responsable algérien estime que « la prolongation d’un conflit qui oppose les deux plus grands voisins du Maghreb, l’Algérie et le Maroc et qui dure depuis 40 ans, est un fardeau qui devient insupportable pour tous les pays de la région ».

Pour Ali Benouari « Quoi que l’on puisse en penser, il faut admettre que le gel de la construction maghrébine et les relations exécrables entre les deux pays, ont pour origine la question du Sahara Occidental ».

Estimant que le statu-quo actuel ne peut plus durer, l’ex-ministre affirme que le blocage « freine non seulement le développement des deux principaux protagonistes dans cette affaire », mais aussi le processus d’intégration de l’ensemble de la région.

Le faible niveau des échanges intra-maghrébins (moins de 2%) illustre cette « profonde anomalie, unique dans le monde entre pays voisins ». Une anomalie qui coûte 1 à 2 % de croissance par an à chaque pays, affirme-t-il.

La rivalité autour du Sahara occidental a aussi conduit l’Algérie et le Maroc à « une course aussi effrénée qu’absurde aux armements », faisant planer de « lourdes menaces sur la paix dans la région ».

Dans la foulée, Ali Benouari livre quelques pistes de règlement en dehors du processus conduit par l’ONU, et basées sur l’octroi d’une « très large autonome » au Sahara.

Les confessions de l’ex-ministre rappellent le cas de l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, poussé à la démission en octobre 2016 pour ses propos sur le Sahara et le Polisario. En appelant les dirigeants politiques et les hauts gradés de l’armée à se désengager du dossier du Sahara, Amar Saâdani s’était attiré les foudres de tout ce beau monde, ce qui lui a même valu des menaces de mort explicites.

 

Leave a comment

Your email address will not be published.


*