Comment l’affaire du Sahara est devenue une préoccupation majeure de l’Etat algérien
Le parlementaire européen Gilles Pargneaux n’y est pas allé par quatre chemins en affirmant que le conflit du Sahara est devenu une préoccupation majeure de l’Etat algérien et une question de politique intérieure de l’Algérie.
Répondant aux critiques de l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles qui a reproché au député socialiste européen de soutenir la solution de l’autonomie au Sahara mise sur la table par le Maroc, Gilles Pargneaux a instamment retourné l’accusation contre le diplomate indélicat. Ces critiques sont « la preuve, malgré les dénégations des autorités algériennes ces dernières années, que ce conflit est bien une préoccupation majeure de l’Etat algérien et qu’il est devenu une question de politique intérieure », a rétorqué le député européen.
Dans les faits, Gilles Pargneaux part d’un constat qui est devenu une certitude dans les principales capitales dans le monde. A savoir que les dirigeants algériens assurent la survie diplomatique et médiatique du Polisario dans le but de maintenir la pression sur le Maroc, présenté au peuple algérien comme l’ennemi à abattre.
La tempête soulevée tout récemment par Wahid Bouabdellah, le député algérien du FLN, qui a osé reconnaître que la question du Sahara est une affaire entre l’Algérie et le Maroc sans même citer le Polisario, illustre le climat de harcèlement auquel sont soumises toutes les voix iconoclastes en Algérie.
Avant Wahid Bouabdellah, c’était Amar Saadani, le patron du FLN, dont l’allusion à une éventuelle neutralité de l’Algérie dans l’affaire du Sahara lui a valu une menace d’assassinat à peine voilée. L’un des journaux proches des services du DRS n’avait pas hésité à sortir une image juxtaposant les photos du président Mohamed Boudiaf, assassiné en 1992, et celle de Ammar Saadani.
A propos de Mohamed Boudiaf, la toute récente sortie de son fils Nacer pour demander la réouverture de l’enquête sur l’assassinat de son père, procède de cette même « préoccupation majeure de l’Etat algérien » évoquée par le parlementaire européen. Car l’affaire du Sahara est bien la motivation de fond qui a coûté la vie au président Boudiaf.
Son fils est catégorique: ce sont les généraux Khaled Nezzar, ancien ministre algérien de la Défense et l’ex-patron du DRS, Toufik, avec l’entremise du général Larbi Belkheir qui ont traîtreusement attiré Boudiaf de son exil au Maroc, avant d’organiser son assassinat le 29 juin 1992 en Algérie.
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