CFCM : comment le DRS a raté l’infiltration de Hafiz

hafizL’Algérie a finalement raté son forcing de dernière minute pour faire élire le franco-algérien Chems Eddine Hafiz, avocat du Front Polisario, à la présidence du CFCM, le Conseil français du culte musulman.
La Grande Mosquée de Paris, notoirement inféodée à l’Algérie, a été obligée de faire marche arrière sous la pression des autres fédérations des musulmans de France. Le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc), le Comité de coordination des musulmans Turcs de France (CCMTF) et la Fédération Française des Associations Islamiques d’Afrique, Comores et Antilles (FFAIACA) ont voté contre Chems-Eddine Hafiz. Et dans un ultime tour de passe-passe dont les agents des chancelleries diplomatiques algériennes ont le secret, la GMP a proposé un autre algérien à la place de l’algérien Hafiz. Cette fois, il s’agissait du recteur de la GMP, Dalil Boubakeur qui était proposé au poste de président du CFCM.
Là encore, les autres fédérations ont rejeté l’entrisme algérien, considérant que les affaires cultuelles des musulmans de France ne devaient pas faire les frais des calculs politiques du DRS algérien. Surtout que les services des renseignements militaires algériens ne ratent aucune occasion pour donner un coup de pouce au Polisario, le Front établi en Algérie qui lutte contre le Maroc pour l’indépendance de la région du Sahara occidental. Face au nouveau refus, la GMP a quitté la réunion du CFCM qui était censée désigner Dalil Boubakeur en remplacement du président sortant, Mohamed Moussaoui.
Le CFCM compte plusieurs fédérations. Lors des élections des Conseils régionaux du 8 juin, le RMF a obtenu 25 sièges. La GMP est sortie minoritaire avec 8 sièges et les Turcs 7. Toutefois, cette instance représentative de l’Islam de France, reste minée par les profondes divergences de ses dirigeants, tiraillés entre les diverses influences étrangères.

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