Sahara: le Polisario embarrassé par la légalisation d’une ONG séparatiste au Maroc

D’après des sources bien informées dans le QG du Polisario à Tindouf, les responsables du front indépendantiste sont très embarrassés par  l’autorisation donnée par les autorités marocaines à une association pro-Polisario d’ouvrir officiellement son siège à Laâyoune.

L’Association sahraouie des victimes de graves violations des droits humains (ASVDH), a en effet ouvert officiellement son siège jeudi 21 mai à Laayoune, principale ville du Sahara dans le Sud du  Maroc. Son président Brahim Dahan en a fait  l’annonce à l’agence de presse espagnole EFE.  L’Association affiche désormais une grande plaque sur  le devant de son siège et travaille normalement sans  pressions ni tracasseries, a-t-il précisé.

Une déclaration qui a été accueillie avec beaucoup d’appréhension à Tindouf où le Polisario redoute de perdre la carte des droits de l’homme. Les chefs du Polisario et les responsables algériens craignent que cette marque de tolérance du Maroc envers une organisation indépendantiste ne tourne à l’avantage du royaume.

Pour le Polisario, cette initiative sans précédent constitue en effet un signe  d’assurance, et traduit l’ouverture des autorités marocaines, y compris sur les partisans du front séparatiste qui reçoivent pourtant un soutien financier, politique et militaire déclaré de l’Algérie.

D’ailleurs, l’annonce de l’ouverture du siège de l’Association a été reprise par plusieurs médias en Espagne, là où le Polisario compte le plus grand nombre  de soutiens parmi les ONG, les syndicats et les partis de gauche. C’est d’ailleurs la crainte de voir ce soutien faiblir en Espagne qui inquiète le Polisario.

En fait, l’ASVDH avait été légalisée bien avant. La justice marocaine avait jugé illégale l’interdiction de l’Association, ce qui a amené les autorités de Rabat à  lui délivrer une autorisation en août 2015.

Outre l’association présidée par Brahim Dahan, d’autres organisations soutenant le Polisario existent et leurs activités sont tolérées par les autorités marocaines bien qu’elles ne soient pas officiellement reconnues. La CODESA, la Coordination des détenus sahraouis présidée par Aminatou Haidar, figure parmi ces ONG.

 

 

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