Algérie – Sahara : Comment Ayrault a calmé les ardeurs de Lamamra

D’après des sources bien informées dans le QG du Polisario à Tindouf, le gouvernement algérien a tenu à médiatiser sa réunion de dimanche avec des responsables du Polisario dans un but bien précis: adresser un message selon lequel l’engagement de l’Algérie aux côtés du front sahraoui n’est pas uniquement politique et diplomatique, mais également militaire.

Le fait que le général Gaïd Salah, le vice-ministre algérien de la Défense et chef des armées, ait été associé à la réunion avec le Polisario, atteste de la surenchère militaire algérienne, selon les mêmes sources. Cette volonté d’escalade a été confirmée par les manœuvres militaires auxquelles s’est livré le front indépendantiste sahraoui dans la zone démilitarisée de Bir Lahlou, aussitôt la réunion d’Alger terminée.

Conjuguant la menace militaire à la pression diplomatique, Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne a appelé la France, qui soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc, à revoir sa position que Paris a défendu sous tous les gouvernements, de gauche comme de droite.

Toutefois, sachant pertinemment que la France maintient sa position en connaissance de cause, puisqu’elle était, avec l’Espagne, la puissance coloniale au Maghreb, et connaît de ce fait les tenants et les aboutissants de l’affaire du Sahara, Lamamra a concédé que cette question était un sujet de «désaccord» permanent entre Paris et Alger.

La réponse de Jean-Marc Ayrault, en visite mardi à Alger, était à la mesure du désespoir de Lamamra : «C’est une question délicate, difficile, qui ne doit pas être une pierre d’achoppement dans l’amitié entre la France et l’Algérie», a simplement répondu le chef de la diplomatie française.

L’Algérie se retrouve ainsi prise à son propre jeu, ne sachant comment mettre fin à l’aventure Polisario qu’en recherchant l’escalade, au moment où les principales capitales dans le monde considèrent que le projet algérien de création d’une république au Sahara, pour une population de moins d’un million d’habitants, est une pure folie.

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