La bourde de Ould Salek qui a mis hors de lui Mohamed Abdelaziz

D’après des sources bien informées à Tindouf, le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz ne décolère pas contre son ministre des affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek. La cause en est le lapsus de ce dernier qui a révélé l’existence de contacts étroits entre le front séparatiste et les groupes armés qui occupent le Nord du Mali.
S’exprimant sur l’affaire des trois ex-otages occidentaux qui étaient retenus par le Mujao avant leur récente libération, Ould Salek a expliqué que les dirigeants du front sahraoui « savaient exactement où étaient retenus les otages au Mali ». Des propos qui ont fortement embarrassé toute la direction du Polisario, d’autant que Ould Salek a qualité de ministre des affaires étrangères dans la république du Polisario et sait  donc de quoi il parle. Enfonçant le bouchon encore plus loin, il détaille le rôle joué par le Polisario dans l’affaire des otages en assurant que « l’échange d’informations sur l’état de santé des trois coopérants (occidentaux) et leur lieu de détention était permanent ».

Il n’en fallait pas plus pour jeter le trouble dans les rangs du Polisario. Surtout que plusieurs rapports des services de renseignements et des médias occidentaux avaient établi les accointances existant entre le Polisario et les groupes armés du Nord Mali. Mais les dégâts collatéraux de cette bourde ne s’arrêtent pas là. Ils ont également éclaboussé le DRS algérien, les terribles services de renseignements militaires algériens. Il est de notoriété publique que c’est le DRS qui a la haute main sur tout ce qui se passe dans les camps du Polisario, puisque les campements sahraouis sont situés sur le territoire algérien. Le Polisario ne peut normalement pas « échanger d’informations » sur les otages ni se déplacer entre les camps et le nord du Mali sans l’aval du DRS. D’où la confusion du Polisario et la colère de Mohamed Abdelaziz contre Ould Salek.