Christopher Ross intrigue le Polisario

Le retour imprévu au Maroc de Christopher Ross a été très mal vu à Tindouf, le fief du Polisario en Algérie, selon des sources bien informées. Les chefs du Front ont interprété cette deuxième visite du médiateur de l’ONU en l’espace de trois semaines, comme un indice de l’ascendance grandissante de l’option d’autonomie au Sahara occidental dans l’agenda international. La visite a été d’autant plus mal vue par le Polisario que l’Envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental venait de terminer son long périple dans la région. Pendant près de trois semaines, jusqu’en début avril, Christopher Ross a en effet voyagé entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, les trois pays de la région concernés par le conflit. L’inquiétude qui s’est emparée des dirigeants du Polisario à cause du retour impromptu de Christopher Ross au Maroc, est à mettre en parallèle avec le rapport que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’apprête à présenter au Conseil de sécurité le 22 avril, selon les mêmes sources. Dans le nouveau document, Ban Ki-moon appelle à l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie dans l’intérêt de la région et, surtout, pour faciliter le règlement du conflit du Sahara occidental. Une perspective qui donne froid dans le dos aux chefs du Polisario. Car la nouvelle approche de l’ONU est doublement dangereuse à la fois pour le Polisario et pour Alger, le protecteur du Front et son principal bailleur de fonds.

C’est en effet la première fois qu’un rapport du secrétaire général de l’ONU fait aussi nettement le lien entre une normalisation algéro-marocaine et le règlement de la question du Sahara occidental. Cela signifie clairement que la communauté internationale est désormais consciente que la solution se trouve bien à Alger et non pas chez le Polisario, dont le rôle de comparse est ainsi reconnu quasi-officiellement. Après la douloureuse expérience du Mali, les capitales internationales sont de plus en plus conscientes de la menace d’insécurité qui pèse sur toute la zone. Elles savent aussi l’enchevêtrement des intérêts et des rôles et n’ignorent pas que les chefs des groupes jihadistes sont pratiquement tous des algériens, dont certains ont été manipulés par les généraux du DRS. C’est la raison pour laquelle le SG de l’ONU appelle à un règlement urgent afin de circonscrire la propagation de l’instabilité à toute la région.

 

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