Polisario : les dessous de la lettre au roi Abdellah

La décision d’adresser une lettre d’imploration au roi Abdellah d’Arabie Saoudite a été arrachée dans la douleur par le chef du Polisario face à ses opposants au sein du mouvement séparatiste, selon des sources bien informées à Tindouf. Confronté à de profondes dissensions au sein de la direction du Polisario, qui se sont exacerbées avec la décision du Maroc de retirer sa confiance au médiateur Christopher Ross, Mohamed Abdelaziz a combattu mordicus pour envoyer la supplique au souverain saoudien. Le chef du Polisario a défendu sa position face à l’opposition d’autres membres du mouvement, soutenus par d’influents gradés du DRS. Certains chefs des redoutables services des renseignements militaires algériens, qui ont la haute main sur les camps sahraouis de Tindouf, étaient opposés à une telle initiative, selon les mêmes sources.

Ces derniers craignaient que la lettre d’imploration ne trahisse l’état de panique dans lequel se trouvait le Polisario. Le ton implorant adopté par le chef du Polisario révélait effectivement une réelle inquiétude du mouvement indépendantiste soutenu par Alger. Dans sa la lettre au souverain saoudien, Mohamed Abdelaziz écrit en effet: « je m’adresse à votre Majesté pour demander à sa Majesté le roi Mohamed VI de mettre fin au conflit ». L’appréhension est devenue manifeste dans les rangs du Polisario depuis que le Maroc a retiré sa confiance à Christopher Ross, que Rabat accuse de partialité. Les dirigeants du Polisario sont en effet de plus en plus divisés sur l’attitude à adopter. Surtout qu’une partie de la direction du Polisario était opposée à l’attitude de blocage systématique adoptée par les négociateurs sous l’impulsion d’Alger. A présent, ils craignent plus que jamais que la décision marocaine ne replonge le conflit du Sahara occidental dans une torpeur durable, après avoir été réanimé en 2007 par la proposition d’autonomie.

 

Leave a comment

Your email address will not be published.


*