Libye : Les mercenaires du Polisario transitent par le Mali pour aller à Tindouf

Un groupe de plusieurs dizaines de mercenaires sahraouis dépêchés en Libye par le Polisario avec l’accord et la couverture des militaires algériens, s’est mêlé, selon des sources proches du CNT libyen, à des centaines de mercenaires touaregs maliens et nigériens qui ont été chassés du territoire libyen par les insurgés, alors qu’ils combattaient aux côtés des troupes de Mouammar Kadhafi. Pour éviter la fuite de cette information aux médias, l’armée algérienne a donné ordre aux mercenaires du Polisario de ne pas regagner directement leurs camps à Tindouf en passant par la frontière Algéro-libyenne très surveillée ces temps-ci, par les insurgés libyens et les forces de l’Otan, mais de transiter par le Niger et le Mali, afin de passer inaperçus.
La capture dernièrement par les insurgés de 556 mercenaires du Polisario sur le front des combats, une information largement reprises par les médias arabes et occidentaux, avait sérieusement embarrassé les généraux algériens du DRS (Département du renseignement et de sécurité).

Pour se mettre hors de tout soupçon, l’Algérie devait annoncer lundi 29 août, sa décision unilatérale de fermer jusqu’ à «nouvel ordre» sa frontière terrestre avec la Libye, faisant état d’une « alerte générale » au long de cette frontière de près de 1000 Km.
Malgré les démentis officiels par le gouvernement algérien des informations véhiculées par les médias et d’autres sources libyennes sur la participation de mercenaires sahraouis au conflit libyen aux côtés des troupes de Kadhafi, cette participation se confirme de plus en plus. Et comme chaque jour apporte son lot de nouvelles révélations, les dernières en date, proviennent d’un politologue algérien. Dans un entretien au journal français «La Croix », le professeur algérien qui enseigne à l’université française « Lyon 2″, Lahouari Addi pense que « s’il est avéré que des centaines de membres de Polisario aient combattu avec les troupes de Kadhafi en Libye, il est sûr qu’ils n’ont pas pu se rendre en Libye sans l’aide des autorités algériennes ». « Il est très plausible, soutient-il, qu’un des clans au pouvoir (algérien), désireux d’en finir avec l’épineuse question du Sahara occidental, ait soutenu l’envoi de membres du Polisario en Libye pour discréditer ce dernier».
Commentant la fuite du front libyen, des mercenaires du Polisario, du Niger et du Mali, de nombreux observateurs s’interrogent sur le devenir de ces combattants qui ont emporté avec eux des véhicules militaires, un lot important d’armes lourdes et de munitions et une expertise acquise en Libye. Ces mercenaires, constituent désormais, une vraie menace pour la stabilité de tout le Sahel, estiment les mêmes observateurs, qui craignent que les armes lourdes libyennes ne soient déjà tombées entre les mains de la nébuleuse terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très active dans plusieurs pays du Sahel.