Score soviétique du camarade Abdelaziz lors du congrès du Front Polisario, où sont passés les 15% ?

Le camarade Mohamed Abdelaziz, Secrétaire général du Front Polisario, également appelé « Monsieur 15% », vient de réussir sa réélection à la tête de son mouvement, réunissant près de 85% des suffrages. Or, 15% des suffrages ne se sont pas exprimés en sa faveur, alors même qu’il était …candidat unique. Une enquête a donc été ouverte immédiatement pour essayer de retrouver les ennemis de la révolution, qui ont eu l’outrecuidance de ne permettre la réélection du Camarade Secrétaire Général  qu’avec un score aussi bas. Pourtant, Mohamed Abdelaziz marche dans les traces de ses augustes ainés, et notamment l’ex-président Ethiopien Mengistu Haile Mariam, qui, le 10 Septembre 1987, réunissait exactement le même score que le Secrétaire Général  du Front Polisario. Cependant, un petit évènement s’est produit depuis, à savoir la chute du mur de Berlin, et l’abandon des scores dits « soviétiques » lors d’élections de secrétaires généraux de mouvements d’obédience marxiste léniniste. Ce « détail » de l’histoire, le Front Polisario semble ne pas l’avoir saisi, croyant toujours que des scores homériques renforcent la popularité du Chef auprès des instances dirigeantes et des commissaires politiques.

Ces derniers sont néanmoins confrontés à un dilemme grandissant : comment gérer cette descente inéluctable du score à l’élection ? en 2003, le camarade Abdelaziz avait au moins eu l’élégance de se faire réélire avec un correct 92%. Mais là, 85%, on commence à se rapprocher du niveau  de Tchernenko, ce qui n’augure rien de bon. La « glasnost » serait elle en train de se profiler à l’horizon ? Un certain « plan d’autonomie marocain » serait il en train de faire son chemin, tout comme la liberté s’est frayée une route dans le bloc de l’est en 1989 ?