La stratégie secrète du Polisario
Un document confidentiel montre comment fonctionne la supercherie des séparatistes du Polisario. Il définit la stratégie que les agents des séparatistes basés en Espagne doivent adopter durant les six mois à venir. Exclusif.
La campagne de désinformation menée par le Polisario contre le Maroc, les tentatives successives de certaines délégations de politiques espagnols pro-Polisario de se rendre à Laâyoune ou la dernière visite officielle du chef des séparatistes à Madrid font partie d’une stratégie globale élaborée par les services algériens pour « augmenter la pression sur le Maroc ».
Ces actions et plusieurs autres figurent dans un document auquel Aujourd’hui Le Maroc a pu accéder et qui a été distribué aux responsables polisariens des différents comités de soutien au Polisario opérant en Espagne. Classé confidentiel, ce document est une sorte de feuille de route qui indique aux représentants des séparatistes de Tindouf en Espagne les différentes actions à entreprendre durant la période comprise entre juillet et décembre 2005.
En fait, le document ne fait que rectifier la stratégie déjà élaborée par les services algériens pour l’année en cours afin de l’adapter aux récents développements concernant l’affaire du Sahara marocain.
« La lutte qui a eu lieu durant les quarante derniers jours dans les territoires occupés exige que nous mobilisions les organisations solidaires du peuple sahraoui dans tous les domaines afin de réussir une meilleure efficacité et une meilleure coordination de nos actions » dit le préambule du document avant d’ajouter que « cette tâche sera prioritaire vu la gravité de la situation ».
Il est clair donc que ce qui se passe en Espagne ou ce qui s’est passé à Laâyoune récemment n’est pas le fruit d’une réaction spontanée mais plutôt d’une stratégie globale établie par les services algériens et dictée aux polisariens.
Le document est divisé en deux parties. La première est consacrée aux raisons ayant poussé à la révision de la stratégie pour le deuxième semestre de l’année et la deuxième définit les grandes lignes de l’action que doivent entreprendre les polisariens en Espagne durant la même période.
Neuf points résument ce que le Polisario considère comme « la nouvelle donne dans l’affaire du Sahara ». Il commence d’abord par prétendre que les provinces sahariennes connaissent « pour la première fois en trente ans », une « situation explosive ». Appelant ses agents à exploiter médiatiquement les récents événements qui ont eu lieu à Laâyoune et au campus universitaire de Rabat, le document algérien leur rappelle qu’ »il y a un saut qualitatif dans les revendications » des habitants de la région. Insistant sur la nécessité de promouvoir auprès de l’opinion publique espagnole l’idée selon laquelle il existe une sorte d’ »Intifada » dans les provinces marocaines du sud, la feuille de route polisario-algérienne appelle à faire croire qu’il existe dans les provinces du sud « un état de siège depuis mai 2005 » et que « la population sahraouie fait l’objet d’une répression brutale » de la part de « milliers de policiers et de soldats » marocains.
Toujours dans le cadre de l’évaluation de ce que le document considère comme « la nouvelle conjoncture », tout un paragraphe est réservé à « l’impact médiatique » chez l’opinion publique espagnole. « Il y a lieu de souligner l’impact médiatique chez l’opinion publique en Espagne », rappelle le document avant de rajouter : « durant ces quarante jours, le sujet du Sahara était présent dans tous les médias régionaux et nationaux…et l’impact sur la sensibilité de l’opinion publique se multiplie surtout grâce à la brutalité des images ».
Dans le cinquième point concernant « l’évaluation de la situation », le document se livre à une lecture de ce qu’il estime être la stratégie du Maroc avant de procéder à la définition des actions à entreprendre dans le cadre de la nouvelle approche.
Ces actions qui sont présentées sous forme de directives sont résumées en quatorze points. « Devant cette situation qui représente un saut qualitatif de grande gravité, il est nécessaire de reconsidérer nos actions prévues pour 2005 et accorder la priorité maximale à un ensemble d’objectifs et d’activités », explique le document algéro-polisarien. « Pour ce faire, nous allons promouvoir les initiatives suivantes entre juillet et décembre 2005 », ajoutent les rédacteurs du document.
De quelles initiatives s’agit-il ?
D’abord, la nouvelle stratégie du Polisario appelle à « élaborer et diffuser un grand dossier incluant des informations et des images des événements (de Laâyoune) ». Ce rapport devrait être largement diffusé. Selon les directives polisariennes, il devrait être envoyé au « gouvernement espagnol, la Maison royale d’Espagne, les groupes parlementaires, la presse, les organisations, les institutions, les personnalités, les collectifs…etc ». Mais, le document met l’accent sur la nécessité d’y inclure des photos et des DVD.
Le deuxième point de la stratégie consiste à « envoyer d’une manière permanente des délégations et des observateurs » dans les provinces du Sud. « Des petits groupes entre 6 et 10 personnes, des représentants d’institutions de la société civile, des droits de l’Homme et des médias », précise le document avant de souligner qu’il faut que ce soit à raison « d’une délégation par semaine ». Les rédacteurs de la stratégie demandent à leurs agents en Espagne de leur faire parvenir » d’urgence un calendrier » desdites visites.
Troisièmement, le document met l’accent sur la nécessité d’ »impulser et d’entretenir une campagne médiatique » ciblant l’opinion publique espagnole.
« Manifestations publiques, rassemblements devant les consulats du Maroc de petits groupes, présence médiatique permanente », précise le document polisarien. Et l’on remarque que le Polisario appelle ses agents à organiser des rassemblements de « petits groupes » devant les représentations diplomatiques à l’étranger. L’objectif étant de donner toujours l’image d’un « petit peuple martyr » devant l’opinion publique internationale. Dans le même cadre, le Polisario appelle ses représentants en Espagne à profiter de la présence dans ce pays des enfants des séquestrés à Tindouf que la direction des séparatistes envoie chaque année passer les vacances d’été en terre espagnole pour des objectifs médiatiques. « Durant l’été, le programme « Vacances en paix » (c’est ainsi que le Polisario appelle l’opération d’envoi d’enfants des séquestrés en Espagne) est un prétexte pour dénoncer la situation », souligne le document polisarien avant de rappeler que, pour ce faire, il faut utiliser tous les moyens possibles allant de la distribution de tracts aux messages SMS.
Le quatrième point de la stratégie polisario-algérienne consiste à essayer d’obtenir le maximum de déclarations institutionnelles en faveur de la thèse séparatiste.
S’agissant du cinquième point, il est réservé à la visite à Laâyoune d’une délégation parlementaire espagnole que les gouvernements marocain et espagnol ont convenu d’organiser dans le cadre de la concertation. Le document précise la stratégie à adopter vis-à-vis de cette visite. « Cette visite ne doit pas freiner le reste des délégations ; il faut éviter la manipulation par le Maroc ; dénoncer le contexte dans lequel elle est organisée ; négocier les conditions de liberté de mouvement de la délégation ; dénoncer l’incarcération des militants sahraouis et de l’état de siège imposé ; et, en cas de retard dans l’organisation de la visite, envisager la possibilité de promouvoir une visite de députés et de sénateurs à caractère non-officiel vu la gravité de la situation », indique la feuille de route polisarienne.
Au sixième point, le Polisario appelle à la mobilisation auprès des forums et des organisations de défense des droits de l’Homme. Dans le même cadre, il appelle dans le septième point à faire pression sur l’ONU et l’Union européenne « pour obtenir des déclarations sur la situation ».
Huitièmement, il est appelé à faire pression sur le gouvernement espagnol pour « qu’il abandonne ses positions permissives avec le Maroc ». Pour ce faire, il est appelé à « envoyer des lettres au président du gouvernement espagnol, entreprendre des initiatives au Congrès et au Sénat, et être présents lors des débats du Congrès en septembre ».
Au neuvième rang des priorités polisariennes, figure l’organisation de visites aux provinces du Sud de délégations représentants des secteurs spécifiques dont « des médecins pour soigner les blessés…et des juristes pour assister aux procès… ».
Dixièmement, le Polisario appelle ses agents installés en Espagne à œuvrer « pour une présence permanente des médias » dans les provinces du Sud. Le document recommande, dans le onzième point, de mener une campagne pour la libération de ce qu’il appelle « les militants dans les territoires » et cite notamment « Aminatou Haidar ».
Dans ce même point, le document appelle à utiliser la campagne de désinformation qu’il mène pour faire croire à l’existence d’un état de siège dans les provinces du Sud afin de lancer une collecte de fonds au profit du Polisario. « Une campagne de solidarité économique pour soutenir la lutte, soigner les blessés et faire face aux besoins matériels », précise la feuille de route polisarienne.
Au douzième point, on découvre que la rencontre qui vient d’avoir lieu à Madrid entre l’ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, et le chef des séparatistes fait partie de la stratégie secrète du Polisario. En plus, on y découvre que le Polisario envisage d’organiser, en novembre 2005, une conférence internationale à Madrid. Aznar a-t-il été manipulé par le Polisario ou participe-t-il au complot contre le Maroc ? La deuxième option paraît la plus plausible.
Au treizième point, on découvre que le Polisario compte entreprendre des initiatives anti-marocaines à l’occasion du sommet maroco-espagnol qui devrait avoir lieu en septembre 2005.
Enfin, le Polisario rappelle à ses agents qu’ils doivent se mobiliser pour faire réussir ses participations aux différentes rencontres internationales durant les six mois prochains. En conclusion du document, ses rédacteurs insistent auprès de leurs agents sur la nécessité « d’améliorer la coordination et la capacité de réplique aux développements de la situation ». Ainsi, la stratégie secrète du Polisario révèle que les Polisariens ne sont que des agents à la solde de l’Algérie, un Etat manipulateur qui les utilise pour nuire au Maroc et déstabiliser la région.
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