Polisario: Les dessous de l’appel à Mohamed Akaik
Nouvel épisode de la main mise des généraux algériens sur le Polisario, avec la désignation de Mohamed Akaik en tant que « premier ministre » de la présumée république du Sahara (RASD), en remplacement de Abdelkader Taleb Omar, évincé sans explication.
Mohamed Akaik, un lauréat de l’Académie militaire « Cherchell » à Alger, devient ainsi le deuxième homme de l’Algérie dans la direction du Polisario. Flanqué de ce farouche partisan d’une ligne dure contre le Maroc, le chef du Front, Brahim Ghali se voit assuré d’un précieux soutien contre son rival, Lamine Ould Bouhali.
Si dans le QG du Polisario à Tindouf Mohamed Akaik fait figure de faucon, en Algérie il est surtout connu pour ses accointances avec les hauts gradés de l’armée. Ayant occupé par le passé le poste de responsable des renseignements du Polisario, il est resté l’un des chefs du Front les plus proches de l’ancien DRS, les services de renseignement militaires algériens, qui ont la haute main sur le front séparatiste et les camps de Tindouf.
En direction de l’étranger, la nomination de Mohamed Akaik prend les allures d’un durcissement de la position du Polisario et de l’Algérie, voire d’un pis-aller dans l’affrontement avec le Maroc. Elle intervient en effet dans le sillage de la percée diplomatique de Rabat en Afrique. L’année 2017 qui a en effet été marquée par le retour solennel du Maroc au sein de l’UA, a également été une année faste pour la diplomatie chérifienne.
A l’intérieur des camps de Tindouf, cela peut être analysé comme un geste en direction de la tribu des Izerguyine, d’où est issu Mohamed Akaik. Une tribu relevant de la confédération tribale des Tekna, et qui a été tenue à l’écart de la direction du Polisario depuis le décès de Mahfoud Ali Beiba en 2010. Le choix de Akaik participe ainsi de cette volonté de l’Algérie d’apaiser le mécontentement grandissant de nombreux sahraouis dans les camps.
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