Sahara- Polisario: L’Algérie se démasque dans l’affaire catalane
Après un long silence, l’Algérie a timidement réagi au bras de fer engagé entre Madrid et les indépendantistes catalans, en affirmant timidement son attachement à « l’intégrité et à l’unité du Royaume d’Espagne », dans une lourde hésitation qui traduit bien le malaise dans lequel se trouvent Alger et le Polisario, et que leur prétendu défense du principe de l’autodétermination n’est que de la poudre aux yeux.
Derrière cette position à géométrie variable de l’Algérie, qui fait que ce qui est valable pour les séparatistes du Polisario au Sahara ne l’est pas pour les amis de Carles Puigdemont, pointe le souci d’Alger de ne pas tomber dans un inextricable imbroglio diplomatique.
En évitant de soutenir l’indépendance de la Catalogne, l’Algérie et le Polisario évitent de s’attirer les foudres de Madrid. Même si, au passage, ils tordent le coup à leur « inébranlable » principe de l’autodétermination qu’ils défendent bec et ongles au Sahara.
Et surtout, l’Algérie contourne la posture très périlleuse de se trouver en porte-à-faux de la communauté internationale. Aucun pays n’a en effet soutenu les indépendantistes de Catalogne et Alger a évité soigneusement l’imprudence de faire cavalier seul dans cette affaire. Tout à l’inverse de sa position dans la question du Sahara et de son impétueux soutien aux séparatistes du Polisario, dont elle porte à bout de bras la théorique république (RASD), qui n’est d’ailleurs reconnue ni par l’ONU, ni par aucune grande capitale dans le monde.
Dans cette crise catalane qui a tenu en haleine l’Europe et le monde entier, l’Algérie a fait le choix précautionneux d’attendre pour voir dans quel sens allait tourner le vent. Contrairement au Maroc qui a, dès le départ, rappelé qu’il faisait face lui-même à une menace séparatiste, et qu’il ne reconnaissait pas et ne comptait pas reconnaître, la déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne.
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