Polisario: L’échec cuisant de l’Algérie à Dakar

Le report sine die de la réunion de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de l’ONU, programmée initialement du 23 au 25 mars à Dakar, illustre la nouvelle épreuve de force qui se joue au niveau diplomatique entre le Maroc et l’Algérie par Polisario interposé, mais reflète surtout la volonté de Rabat de faire pièce systématiquement à tous les coups d’Alger.

Deux mois après son retour à l’Union africaine, le Maroc sait que la partie ne fait que commencer avec un axe Alger-Pretoria toujours aussi hostile au Maroc sur la question du Sahara. Mais Rabat use d’arguments politiques et juridiques imparables au niveau diplomatique.

La non reconnaissance par l’ONU de la RASD, la république du Sahara occidental autoproclamée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie, est au cœur de cette ligne directrice de la diplomatie marocaine. De fait, à Dakar, le Polisario à l’instigation d’Alger, a lamentablement échoué à présenter la RASD comme représentante de la population sahraouie.

A l’origine de cet échec, le déplacement dans la capitale sénégalaise de représentants des Conseils élus de Laâyoune Sakia El Hamra et Dakhla Oued Eddahab deux grandes régions du Sahara. Mhamed Abba, vice-président du conseil de la région Laâyoune Sakia El Hamra, a ainsi dénié au représentant du Polisario de prétendre être les porte-voix de la population sahraouie.

« C’est une erreur que nous avons tenu à relever et à expliciter devant bon nombre de pays », argumente Mhamed Abba. C’est d’ailleurs à cause de cette intrusion illégale que la réunion de Dakar n’avait pas pu avoir lieu, « étant dépourvue de la légitimité requise ».

La délégation marocaine a attiré l’attention du président du bureau du comité des experts sur cette problématique juridique et fait part de l’objection du Maroc à la participation d’une entité non membre de l’ONU à une réunion placée sous les auspices des Nations unies, a-t-il tranché.