Le Polisario craint fort son expulsion de l’UA après l’adhésion du Maroc  

La direction du Polisario est quasiment déboussolée depuis l’annonce en juillet dernier de la demande d’adhésion du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) surtout que celle-ci est appuyée par une trentaine de pays membres qui demandent en plus, l’expulsion dans un proche avenir, de la république sahraouie «RASD» autoproclamée par le Front Polisario.

Ces deux démarches sont prises très au sérieux par les dirigeants du Polisario et à leur tête leur nouveau chef, Brahim Ghali qui a été plébiscité sur recommandation du pouvoir algérien, lors du dernier congrès du front.

Pour éviter d’être pris au dépourvu et dans une vaine tentative de faire avorter la motion adressée par 30 pays africains à la présidence en exercice de l’UA, lors du 27e sommet africain tenu mi-juillet dernier à Kigali, la direction du Polisario a dépêché des émissaires auprès de certains pays qui reconnaissent la «RASD» pour les convaincre de ne pas cautionner l’amendement de la charte de l’UA.

Des émissaires du Polisario se sont rendus dernièrement en Ethiopie, en Ouganda et en Mauritanie, pour convaincre leurs dirigeants de s’opposer à tout amendement de la charte de l’UA pouvant introduire la possibilité d’expulsion de l’un des Etats membres. Si rien n’a filtré de ces audiences, à Nouakchott on précise que le président mauritanien aurait décliné une demande du Polisario d’ouvrir une ambassade en Mauritanie.

Dans sa mouture actuelle, la charte ne prévoit pas d’expulsion mais uniquement une suspension de l’un de ses membres en cas d’accès au pouvoir par la force.

Il se trouve que la Rasd qui n’est reconnue en tant qu’Etat ni par l’Onu, ni par l’Union européenne ni même une quelconque autre organisation régionale ou continentale hormis l’organisation panafricaine, risque d’être le premier membre à être éjecté en cas d’amendement de la Charte de l’UA.

Il n’est donc pas exclu qu’il en soit ainsi, puisque la révision de la charte adoptée le 11 juillet 2000 à Lomé, la capitale du Togo, nécessite une demande de 36 Etats seulement, soit les deux tiers des membres de l’UA, pour que la charte soit amendée.

Une fois réadmis au sein de l’UA probablement à l’occasion du prochain sommet de l’UA, prévu les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie, le Maroc n’aura besoin de convaincre que cinq ou six autres pays membres pour que cette procédure soit lancée.

Ce sont justement ces probabilités qui font jaser les dirigeants du Polisario et les diplomates algériens qui soutiennent à bras le corps leurs revendications indépendantistes.

 

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