Polisario: pas de surprise dans la succession de Mohamed Abdelaziz
Les sahraouis des camps de Tindouf ne se font pas d’illusion sur le successeur de Mohamed Abdelaziz, décédé mardi, puisque le Polisario relève du pouvoir exclusif des responsables algériens, d’après des sources bien informées dans les camps du front indépendantiste sahraoui en Algérie.
Pendant la longue maladie de Mohamed Abdelaziz, les hauts gradés des services de sécurité algériens ont déjà fait leur choix sur le nom du futur chef du Polisario. D’après les mêmes sources, le successeur de Mohamed Abdelaziz ne sera pas une surprise et sera choisi parmi les dignitaires du Polisario qui font le plus preuve d’allégeance et de docilité envers les responsables algériens.
Les mêmes sources précisent que le délai de quarante jours annoncé pour l’élection du nouveau chef du Polisario n’est qu’une mise en scène destinée à faire croire à l’existence d’une liberté de choix pour les sahraouis dans la désignation d’un nouveau chef.
D’ores et déjà, le nom de Bachir Mustapha Sayed est écarté. Bachir, très populaire dans les camps, est le frère du fondateur du Polisario El Ouali qui a été liquidé par les services algériens en 1976. Bachir est connu pour son indépendance d’esprit, contrairement à Mohamed Abdelaziz qui faisait preuve d’une obéissance aveugle aux algériens.
En se déclarant favorable à une solution politique avec le Maroc pour mettre fin au conflit sur le Sahara, il s’est aliéné une grande partie des cercles du pouvoir en Algérie. Une position qui était d’ailleurs à l’origine de son éloignement du cercle proche de Mohamed Abdelaziz.
Restent donc les noms de Mohamed Lamine Bouhali, l’ancien «ministre sahraoui de la défense», et Abdelkader Taleb Omar, le soi-disant «premier ministre». Au palais d’El Mouradia à Alger, on considère qu’il serait imprudent de confier la direction du Polisario au premier, au caractère belliciste et imprévisible.
Quant à Taleb Omar, il rassemble les qualités de constance et d’obéissance qu’appréciaient les généraux du DRS chez Mohamed Abdelaziz. En attendant, et pour mieux faire passer la mise en scène, c’est Khatri Addouh, le président de ce qui est considéré le « conseil national », qui assure l’intérim.
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