Algérie: le Polisario épargné des coupes sombres dans le budget

Selon des sources bien informées à Tindouf, le chef du Polisario a passé un mauvais quart d’heure, mercredi dernier, au moment où le conseil des ministres restreint se réunissait à Alger pour décider du tour de vis budgétaire à opérer dans la foulée de la chute des prix du pétrole.

Mais à la fin du mini-conseil ministériel, Mohamed Abdelaziz a été rassuré pas un haut gradé du DRS. Les fonds affectés au Front sahraoui n’ont pas été touchés par les sévères coupes budgétaires. Des restrictions décidées après la dégringolade des cours de brut sur le marché international, et qui ont constitué un réveil douloureux pour le gouvernement algérien, fortement critiqué à l’intérieur pour son imprévoyance. Surtout que ce retournement brutal sur le marché de l’or noir risque, s’il se poursuivait en 2015, d’être douloureux pour l’Algérie qui dépend pour plus de 95% de ses ressources gazières et pétrolières.

Avant le mini-conseil ministériel réuni dans la précipitation sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement avait décidé de geler les recrutements dans la fonction publique. Des décisions impopulaires qui rendent d’autant moins compréhensible le maintien en l’état des importantes subventions versées au Polisario. L’explication, selon les mêmes sources, se trouve dans le niveau des dépenses supplémentaires programmées pour 2015.

Il y a les dépenses au titre des activités de lobbying et des campagnes médiatiques en faveur de la question du Sahara occidental. Mais, parallèlement à ces rubriques incontournables, d’importants fonds devraient servir à financer les activités diplomatiques et les déplacements des responsables du Polisario à l’étranger, appelés à connaître une intensification considérable l’année prochaine.

Par contre, le même responsable des services de renseignements militaires algériens a bien fait comprendre à Mohamed Abdelaziz que la nomenklatura du Polisario devait désormais tenir compte de la période des vaches maigres que traverse le trésor algérien, nous confient les mêmes sources.