DÉCRYPTAGE; Manipulation saharienne

AUTEUR: Pons Frédéric
RUBRIQUE: ÉDITORIAL;
Pg. 48 N° 3860
LONGUEUR: 475 mots

Les graves incidents survenus le 8 novembre dans le camp de réfugiés sahraouis d’Egdim Izik, près de Laâyoune (sud du Maroc), s’expliquent par une manipulation des services algériens contre le Maroc. Déclenchée à l’occasion du 35e anniversaire de la Marche verte (6 novembre 1975), qui avait permis au royaume de récupérer la plus grande partie de l’ancien Sahara espagnol, cette flambée de violences (deux civils et une dizaine de policiers marocains tués) traduit la volonté d’Alger de torpiller la nouvelle réunion de l’Onu sur la proposition marocaine d’autonomie, tenue le 8 novembre. Ce mê me jour, des militants du Polisario, le mouvement sécessionniste sahraoui, dressaient le camp contre la police.

Deux agents algériens infiltrés auraient été arrêtés. «L’objectif des fauteurs de troubles est de créer un élément de déstabilisation et de saboter les négociations, tout en faisant porter au Maroc la responsabilité de tout échec », expliquent Hassan Alaoui, directeur du quotidien marocain le Matin du Sahara, auteur de Guerre secrète au Sahara occidental (éditions Encre d’Orient), et Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques.

Dans cette affaire, l’Algérie n’est pas sereine. Principal soutien du Polisario, aidée par de puissants relais au sein de l’internationale gauchiste et communiste européenne, elle constate que la situation lui échappe : la communauté internationale se montre de plus en plus favorable au plan marocain d’autonomie ; Rabat et ses alliés marquent aussi des points sur le front de la sécurité, face à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ; le Polisario subit enfin une grave hémorragie de militants, dont des figures historiques du combat sécessionniste. C’est le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, « inspecteur général de la police du Polisario », enlevé, disparu. Alger observe un silence gêné sur son sort et continue à interdire au haut-commissariat pour les Réfugiés l’accès aux camps sahraouis. La dérive narcoterroriste du Polisario est un phénomène inquiétant pour l’avenir. Basés dans le Sud algérien, équipés de 4?4 et d’armes, des « militants » du Polisario participent aux trafics clandestins entre l’Afrique noire et le Maghreb, à travers le Sahara.

La France est directement concernée. Le noyau dur de ces trafiquants est en contact avec Aqmi, en guerre ouverte contre la France avec l’enlèvement d’otages français, retenus aux confins algéromaliens. Le 2 novembre, le quotidien américain New York Post publiait une enquête de Richard Miniter faisant état de « liens établis entre 56 dirigeants politiques et militaires du Polisario et Al-Qaïda ». Jusque-là proche du Polisario, Miniter concluait ainsi son reportage : « Le territoire sans loi du Sahara est en passe de devenir le prochain Afghanistan. »

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DATE-CHARGEMENT: 17 Novembre 2010
LANGUE: FRENCH; FRANÇAIS
TYPE-PUBLICATION: Magazine

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