Nouakchott serre la vis au Polisario après l’affaire des 2 tonnes de cocaïne saisies
La tension n’est pas encore retombée entre la Mauritanie et le Polisario après la dernière prise de 2 tonnes de cocaïne que des trafiquants appartenant au Polisario tentaient d’acheminer à travers les frontières mauritaniennes.
Des sources bien informées dans les camps de Tindouf affirment qu’à la suite de cette saisie impressionnante de drogue, les autorités mauritaniennes ont resserré la vis autour des membres du Polisario qui avaient leurs petites habitudes à Nouakchott. Les services de sécurité avaient bien à l’œil quelques éléments du Front séparatiste qu’ils soupçonnaient de petits trafics, mais pas à cette échelle sans précédent.
Depuis que cette opération a été avortée grâce aux renseignements fournis par les américains, Nouakchott a décidé de prendre les choses en main. Selon la même source, la restriction drastique autour des partisans du Polisario en Mauritanie est un coup dur pour de nombreux apparatchiks du Front soutenu par l’Algérie.
La route Nouakchott – Zouerat – Tindouf permet non seulement l’acheminement de tout un flot de produits de contrebande en provenance des Îles Canaries, mais sert également à faire passer d’autres objets moins triviaux. En tête de cette marchandise très lucrative figure la poudre blanche convoyée depuis l’Amérique Latine à travers l’Atlantique, jusqu’aux côtes mauritaniennes.
Mais pas seulement, les trafiquants font aussi passer les armes et les munitions très recherchées par les jihadistes qui écument la région du Sahara et du Sahel, parmi lesquels Aqmi et les groupes terroristes de Boko Haram. Les bénéfices de tout ce trafic allaient remplir les poches des dignitaires du Polisario et de leurs hommes de main, ce qui explique leur grande amertume pour ce pénible retournement de situation, assure la même source.
Ce nouveau scandale n’est pas sans rappeler l’histoire de l’avion découvert calciné dans le désert du Mali en 2009. Le mystère de l’appareil baptisé alors par la presse malienne du sobriquet d’Air-cocaïne, n’a toutefois été élucidé qu’en mars 2011.
A cette date, les autorités maliennes avaient arrêté deux suspects, dont l’un était un sahraoui des camps contrôlés par le Polisario à Tindouf. Les deux compères faisaient partie d’une filière qui avait fait atterrir le petit avion chargé de cocaïne pour une valeur de plus de 300 millions d’euros.
Rien d’étonnant que les services occidentaux pointent du doigt la vaste région désertique du Sahara et du Sahel comme la principale voie d’acheminement de la cocaïne vers l’Europe. En 2012, ils ont évalué à plus de 18 tonnes la quantité de cocaïne qui a transité par cette région pour une valeur de plus de 1,25 milliard de dollars.
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