Tindouf: le Polisario et l’Algérie désemparés par l’appel de l’UE à un recensement
Les coups pleuvent sur le Polisario qui, quelques jours seulement après le revers suédois, est de nouveau pointé du doigt par l’Union européenne dont la chef de la diplomatie Federica Mogherini s’est prononcée en faveur d’un recensement des populations dans les camps de Tindouf, en Algérie.
Mogherini a exprimé cette exigence de l’UE, jeudi 21 janvier devant Commission de contrôle budgétaire du Parlement européen, réuni à Strasbourg. Il était encore question des détournements massifs de l’aide humanitaire internationale destinée aux populations des camps de Tindouf.
C’est l’OLAF, l’Office de lutte anti-fraude de l’UE qui avait révélé, en février 2015, tout un système échafaudé par des dignitaires du Polisario et leurs complices algériens. Le dispositif consistait à dérouter une partie importante de cette aide à laquelle l’Union européenne consacre 10 millions d’euros chaque année.
L’OLAF avait mené son enquête et découvert qu’une partie importante de l’aide humanitaire faisait l’objet de détournements systématiques à l’arrivée des cargaisons dans le port algérien d’Oran. Les lots qui avaient le plus de valeur étaient alors déroutés pour être revendus sur les marchés de Mauritanie, du Mali et même d’Algérie. Et bien sûr, le fruit de cette rapine allait grossir les comptes bancaires de quelques pontes du Front soutenu par l’Algérie qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, la région sud du Maroc.
Tout ce manège qui a duré pendant des années, a choqué l’opinion et les parlementaires européens, et poussé ces derniers à demander des comptes à Bruxelles en exigeant de l’exécutif européen de prendre des mesures concrètes. C’est dans le contexte de ces pressions que Federica Mogherini s’est déclarée en faveur d’un recensement de la population des camps sahraouis de Tindouf.
Mais pour l’Algérie comme pour le Polisario, la question du recensement dans les camps est hautement sensible, car elle risque de toucher au fonds de commerce même que représentent ces camps précaires. Le maintien de ces campements dans une région désertique depuis 40 ans est non seulement une source de revenus considérables tirés de l’aide humanitaire internationale, mais également un subterfuge imparable pour perpétuer l’affaire du Sahara occidental qui continue d’empoisonner les relations entre l’Algérie et le Maroc.
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