MINURSO : Kim Buldoc très contrariée par le Polisario

Les rapports entre le Front Polisario et la mission de l’ONU au Sahara Occidental «MINURSO» traversent ces dernières semaines, une étape difficile, voire conflictuelle en raison de récents incidents ciblant les casques bleus.

Pour preuves, la représentante spéciale du SG de l’ONU au Sahara et chef de la MINURSO, la Canadienne Kim Bolduc s’est envolée inopinément à Tindouf pour demander des explications aux dirigeants du Polisario au sujet des derniers actes provocateurs et d’harcèlement dont ont été l’objet des casques bleus en mission dans la zone tampon qui sépare le territoire algérien du Sahara Occidental.

Ce déplacement de Kim Bolduc qui ne figurait par sur son agenda, intervient à la suite des dernières provocations commises par les miliciens armés du le Polisario à l’endroit des agents de la MINURSO, en représailles au refus du Conseil de sécurité d’élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental comme le souhaitaient l’Algérie et le Polisario. Le recensement des réfugiés des camps de Tindouf, qu’exige le Conseil dans sa résolution 2218 du mois d’avril dernier, a également enragé les dirigeants d’Alger et du Polisario.

Pour rappel, des miliciens armés du Polisario avaient intercepté et réquisitionné le 1er mai dernier, un véhicule de la MINURSO, qui se rendait dans la zone tampon en provenance du Maroc, pour ravitailler les casques bleus, sous prétexte qu’il circulait avec une immatriculation marocaine.

Un autre incident plus grave s’est produit le 30 avril dernier dans la même zone, où un hélicoptère des casques bleus a été immobilisé à son atterrissage à Tindouf, par des miliciens du Polisario qui exigeaient pour la première fois, des agents de la MINURSO, de produire des documents de voyage, dont leurs passeports.

C’est pour mettre un terme à de telles provocations, que Buldoc s’est rendue en personne le vendredi 8 mai, à Tindouf, en compagnie de son représentant dans les camps et des commandants militaires de la mission onusienne.

Kim Bolduc a mis les points sur les «I» notamment avec Mhamed Khadad, membre du secrétariat national du Front et coordinateur avec la MINURSO. Elle a aussi haussé le ton pour exiger des responsables du Polisario et de l’Algérie un traitement spécial pour les casques bleus comme le stipule l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Maroc et le Polisario en 1991 sous l’égide des Nations Unies.