Le Polisario pris en étau entre la Mouradia et Ben-Aknoune

Depuis plusieurs semaines, la plus grande confusion règne au sein de la direction du Front Polisario, des tiraillements importants ayant vu le jour sur fond de guerre d’influence au sommet de l’Etat du parrain algérien. Trois clans se livrent en effet une guerre sans merci pour le contrôle du mouvement indépendantiste, avec pour objectif le contrôle de la manne que représente le budget alloué aux campagnes de lobbying et d’influence à l’international. Au premier plan, l’inévitable service de renseignement algérien, le DRS (Département Renseignement et sécurité), qui souhaiterait que l’ensemble des actions à l’international du Polisario soit désormais coordonné par le « service », et que les représentations diplomatiques algériennes apparaissent un peu moins.

L’objectif est de rendre moins visible le soutien algérien au mouvement- qui a été éclaboussé par des accusations d’avoir fourni des mercenaires à Mouammar Kadhafi, ce qui l’a rendu infréquentable officiellement – sur fond de réchauffement Maroc-Algérie et de possible ouverture des frontières. C’était néanmoins sans compter sur l’activisme forcené d’ Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui pilote le dossier et qui ne souhaite pas que le Sahara Occidental quitte ses prérogatives, au risque que lui soient retirés les fonds secrets « mirifiques » qu’il gère à cet égard. Massahel est donc allé se plaindre auprès du Palais de la Mouradia de cette tentative des services de lui reprendre « son dossier » et a demandé l’arbitrage d’Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier, qui serait ces derniers temps en meilleurs termes avec le patron du DRS, le général Mohammed Médiène « Toufik » lui a demandé de bien vouloir lever le pied. Refus catégorique de l’ombrageux général, pour lequel le Polisario est devenu un danger pour l’Algérie s’il n’est pas repris en main très sérieusement. A Tindouf, les soutiens de Messahael au sein de la direction du Polisario ont sèchement signifié qu’ils feraient la « grève des séminaires » (en référence aux campagnes de propagande organisés par Alger pour médiatiser l’action du Polisario), si ce n’est plus Messahel qui gère leur dossier. Affaire à suivre…

 

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